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Par La plume de N. Ghis. le 3 Août 2016 à 18:45
Ce texte fut écrit en guise d'épitaphe sur la tombe du frère d'un de nos amis qui m'a demandé,
comme une faveur, de lui écrire un poème qui résumerait en quelques lignes sa jeune vie.
Ce jeune homme est décédé à tout juste vingt ans.
C'était un très grand sportif plein de vie. Un skieur de grand talent!
Marié depuis peu, il allait être papa; mais la mort l'attendait
au détour du chemin sous la forme d'une maladie de cœur insoupçonnée, orpheline et traite.
Pas de signe avant coureur. Pas de symptômes.
Rien qui ne puisse laisser paraître une anomalie quelconque...
Que dire d'autre?... Je ne me suis pas sentie le droit de refuser.
J'estime toujours autant nos amis qui font, aujourd'hui, partie de notre famille
depuis maintenant 37 ans que l'on se connaît.
Je suis comme une éponge et je ne fais que ressentir
et interpréter les douleurs des personnes que je côtoie autour de moi..
Je n'ai aucun mérite à cela !
Je ressens tout simplement la douleur des gens que je perçois dans une peine profonde...
Je n'ai encore jamais vu aucun membre de ma famille décéder,
pas plus que je n'ai appris la mort d'un de mes proches concernant la famille de ma mère
ou de mon père. Ils me sont si lointains qu'ils me sont complètement inconnus.
Je n'ai connu ni grand-père, ni Grand-mère,
ni tantes, ni oncles, ni cousins, ni père, ni mère,
ni sœurs, ni frère ne m'ont été familiers au point de souffrir de leur disparition.
La vie est ainsi faite...
Comme beaucoup de poètes, je suis une hypersensible ;
mais je me demande parfois si je ne suis pas insensible à tout ce qui touche à la mort?
Est-ce que parce que dans ma présente vie,
aucun des êtres que j'aime ne s'en est encore allé?
Je vous avoue quand même avoir peur de l'épée de Damoclès pendu au dessus de nos têtes.
Et pourtant, un jour il faudra bien se rendre à l'évidence,
que rien n'est éternel en ce bas monde !
Mon Frère
J’ai le regret de toi, mon frère.
J’ai le regret de ton absence.
Tout ce qui vît sur cette terre
Me fait regretter ta présence.
Ta femme prie, ton enfant pleure.
La souffrance habite nos cœurs.
Un oiseau chant’ Ô ! Désespoir !
Et je t’appelle dans le noir...
Tu avais une femme, un bébé !
Il fallait que tu en profites
Pourquoi es-tu partis si vite
En nous laissant désemparés ?
Deux frères ne se quittent jamais.
Te souviens-tu de notre enfance
Quand à cache-cache l’on jouait ?
Qu’elle fût courte ton existence !
C'est moi qui ai cett' maladie !
C'était toi le champions de ski !
Sportif, en forme et toujours gai.
A ta mort, nous n'étions pas prêt.
Vingt ans, tu ne les avais pas !
Si un jour l'on m'avait dis ça,
Je n'en aurais pas cru un mot!
Toi ! Dans un sombre tombeau ?
Pourtant, c’est vrai ! Tu as gagné !
Je ne pourrai plus te trouver !
J'ai le regret de toi mon frère ;
Mais je sais que, là-haut... tu sais.
(décès du jeune homme en 1980)
N. GHIS. La main et la plume : Année 1980
5 commentaires -
Par La plume de N. Ghis. le 17 Janvier 2017 à 16:58
Ce n'est qu'une fiction:
Il faut le lire comme telle. Merci à vous.
Ce soir c'est la fin. Plus aucun espoir.
Mon cœur est en peine. Mon cœur ne va pas.
J'ai le cœur blessé. Savez-vous pourquoi ?
Mon corps est malade quand il n'est pas là
Et mon cœur s'emballe, lorsque je les vois :
Ils se tiennent la main. Ils semblent si bien...
Il s'en est allé sans un mot pour moi,
Sans même un regard, sans se retourner.
C'est pour cette femme qu'il m'a sacrifié.
Savez-vous pourquoi mon moral est bas ?
Je me sens si mal trop loin de ses bras.
Quand je pense à lui, tout mon cœur se sert.
Il est à une autre. Je ne suis que l'autre.
Il est pour une autre, il n'est plus pour moi.
Pourquoi tant de peine ? Pourquoi ai-je froid ?
D’où vient cette peine dont je ne veux pas ?
Des envies de haine ? Je ne le peux pas !
Pourquoi mon cœur saigne ? Pourquoi ais-je froid ?
Si mon corps a froid, lui sait le pourquoi ;
Mais il en a cure. Sa vie n'est plus moi.
Son bonheur est neuf et loin de mes bras.
Son bonheur est neuf et il est sans moi.
N. Ghis. Ecrit en 1999
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