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    La valse de l'hiver 

     

    La valse de l’hiver

     

    C'est un après-midi d'hiver très froid. Mais elle aime l'hiver! Elle aime rester bien au chaud quand, dehors, le vent souffle. Elle aime entendre, dans l'âtre, la bûche qui se plaint, et que les bûches crépitent, dispensant une douce chaleur se dégageant de la cheminée.

    Le chat et le chien sont couchés, devant le rayonnement rassurant de celle-ci, et dorment paisiblement. Cette image idyllique de voir ses compagnons tranquilles se prélasser sur le tapis, à la lueur des flammes, lui fait chaud au cœur. Quand il fait ce temps, elle aime, tout en lisant un bon livre, être dans son fauteuil préféré, assise confortablement, imitant ses deux compagnons  alanguies, au coin du feu.

    Elle aime aussi entendre le tic tac tranquille de l'horloge familiale qui a survécu héroïquement à toutes les génération passées et présentes, marquant toujours allègrement les heures de cette douceur de vivre, dans son cottage, bien protégée de la rigueur du froid. Elle se sent tellement bien dans son petit cocon chaud, rassurant, et douillet !

    Cette odeur de café brûlant qui lui chatouille les narines, et lui donne envie de s'en délecter. Le chaud liquide coulant dans sa gorge la réconforte et lui fait comprendre combien elle est privilégiée lorsqu'elle pense à tant de personnes sans abri, qui se meurentdans une indifférence totale, dans le froid mordant des rudes hivers sans pitié pour la faible humanité que nous sommes si l'on a pas la chance d'avoir un toit pour nous protéger, et un bon feu pour nous tenir chaud.

    L'odeur du café qui attend d'être but, se rappelle à elle et lui donne envie de s'en resservir une tasse. Mais cette autre tasse attendra bien un peu. Ce breuvage fumant lui fait vraiment très envie, mais elle n'est pas pressé de s'en servir une autre tasse. Elle est si bien ainsi, dans la parfaite chaleur de son nid douillet quand, au dehors, la tempête fait rage, et que la maison se plaint de tous ses murs sous les asseaux du vent d'hiver qui cherche, par tous les moyens, à se glisser sous les porte de son chaud logis ou par les fenêtres qui se défendent contre ses attaques répétées. Les doubles rideaux fleuris en velours de gêne protègent bien de la température hivernale! C'est qu'elle l’aime sa maison! Elle à tout un passé à raconter qui fait qu'elle existe, et sera là encore longtemps pour les générations à venir... Elle entend au dehors, la bise qui souffle et fait claquer les volets contre les murs. La maison gémie, mais elle est solide sous cette apparente fragilité.

    Tout en profitant égoïstement de son bien être. Curieuse, elle lâche un moment sa lecture pour regarder ce spectacle hivernal qui suscite chez elle la peur de n'être plus protégée, comme le sont les pauvres gens sans toit, ignorés de tous, grelottants de froid et de faim. Elle est triste pour eux, mais ne peux rien faire contre l'adversité de cette viecruelle et sans pitié pour les abandonnés: ce qui lui fait d'autant plus égoïstement profiter de ce privilège qu’est son « chez sois » que lui procure sa jolie maisonnette.

    Abandonnant ses tristes pensées, elle remarque que le vent s'est calmé, juste assez pour laisser place à la neige qui s'est mise à tomber drue. Elle écarte un peu les doubles rideaux pour mieux apprécier, bien au chaud derrière sa fenêtre, les frimas de cet hivers qui n'en fini pas. A l’abri de la tourmente, elle observe le moindre mouvement suspecte d'animaux n'ayant pas eu le temps de se mettre en sûreté. Elle guette la moindre apparition humaine qui se serait perdu dans ce blanc immaculé. Il lui semble, cette année, que le manteau neigeux va tenir et former un tapis de silence. Pendant un temps, la neige sera vierge de toutes traces venant souiller ce paysage grandiose qui s'offre à sa vue. Pour l'heure, pas un enfant ne se risque à faire un bonhomme de neige. dans cette fin d'après-midi, aucun de ces petits garnements ne sort faire de la luge ou un bonhomme de neige.

    Sous un ciel plombé, le nez derrière ses carreaux, elle fixe les flocons qui tourbillonnent en tous sens. Elle est absorbée par ce spectacle, émerveillée au delà de ses émotions. Hypnotisée par la valse des flocons, son regard se brouille et elle se sent comme en apesanteur, quand le sol semble se dérober sous ses pieds qui lui paressent ne plus toucher terre. C'est une sensation inexpliquée et délicieuse à la fois, que de se sentir en communion avec le ciel! Elle se sent comme aspirée parmi les flocons qui dansent autour d'elle dans une chorégraphie céleste. Soudain, pour elle, c'est l'extase! C'est un instant magique et merveilleux, qui fait qu'elle n'est plus, pour quelques secondes, de ce monde: elle à comme l’impression de voir danser l’hiver!

    N. GHIS.

    La valse de l'hiver

    Texte modifié en décembre 2016

    La valse de l'hiver


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     Il pleut sur ma vieIl pleut sur ma vie

    Je n'avais  que 18 ans lorsque j'ai écris ce poème et j'étais en interna: les sœurs s'occupaient de cette institution.  

    Je devais, jusqu'à ma majorité, y demeurer; mais j'en suis sortie à l'âge de 19 ans

    parce que le foyer  "Du Bon Pasteur" d'Arras fermait.

     

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    Il pleut sur ma vie

     

    Il pleut sur la ville comme il pleut sur mon cœur.

    Quelle est cette tristesse qui envahit mon cœur?

    Il pleut sur la ville comme il pleut sur mon cœur.

    Serait-ce de la pluie que me vient ma tristesse?

     

    Je suis comme une plante qui se meurt, alanguie.

    Qui peut m’intéresser? Qui puis-je intéresser?

    Je me sens vide et seule. Mon horizon est noir.

    Le nez à la fenêtre, je regarde le soir

     

    Qui tombe lentement tandis que la pluie cesse.

    Et il pleut dans mon cœur. Et il pleut dans mes nuits.

    Pourquoi rester ici perdue sur cette terre?

    Quelle en est la raison? Quel est ce grand mystère?

     

    Mon cœur est impatient. Mon corps est impatient !

    J’ai tant d’amour en moi que je ne peux donner.

    C’est pour ça que j’ai mal. Pour ça que je suis triste.

    Et défilent mes nuits où les heures passent et fuient.

     

    Je me sens vide et seule. Mon horizon est noir.

    Le nez à la fenêtre, je regarde le soir

    Qui tombe lentement tandis que la pluie cesse.

    Et il pleut dans mon cœur. Et il pleut dans mes nuits.

     

    Le vide est dans ma vie et je suis solitaire.

    Devrais-je rester là, une âme en perdition?

    Ne viendra-t-il personne pour prendre soin de moi?

    Mais viendra-t-il cet homme que je ne connais pas?

     

    J’aimerais un ami. Connaître un jour l’amour!

    Apprécier le bonheur d'être aimée par un homme...

    La pluie s’est arrêtée ; mais je pleure dans mon lit.

    Mais il pleut dans mon lit… et il pleut sur ma vie. 

     

    N. Ghis.  Texte écrit en 1965

    Il pleut sur ma vie

    Il pleut sur ma vie : 

     


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