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    L'escarcelle de la poétesse

      

    L'escarcelle de la poétesse

     

    Éclats de diamants, impalpable fortune,

    Parcelle de soleil ou bien gouttes de lune,

    Sur la route luisante où les chemins poudreux,

    Les fragments de mica brillent de tous leurs feux.

     

    Quand le couchant, vaincu, vers le néant recule,

    A l'heure enchanteresse où naît le crépuscule

    S'allument un à un tous les feux de la nuit,

    Brillants joyaux du ciel sur la route qui luit.

     

    Cette pure splendeur éblouit, émerveille,

    Et seul sur son balcon, lorsque chacun sommeille,

    La poètes' rêveurs' vogue à travers l'éther,

    Ne sachant plus y voir le ciel, ou bien la mer.

     

    Sont-ce ces pépites d'or ou paillettes d'argent?

    Chimériques trésors du poète indigent

    Qu'il glisse dans son cœur, précieuse escarcelle,

    Heureuse d'un ciel si pur et d'une nuit si belle.

     

    Elle ne possède rien... hormis ses pauvres vers...

    Vous êtes dans l'erreur : elle a tout l'univers!

     

    Hermine-Vénot-Focké

    L'escarcelle de la poétesse


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    Nocturne

       

    NOCTURNE

     

    L'existence parfaite et le destin unique

    Que l'on aime à trouver au seuil de chaque jour

    Sont très souvent un leurre où le sort fait la nique

    A l'Art, à la beauté, parfois même à l'amour.

     

    Aussi, quand vient le soir, avec sa longue liste

    De deuil, de longs regrets, pour le cœur harassé,

    L'imagination navigue lente et triste

    Sur le Styx à l'eau noire où court un vent glacé.

     

    Les sons mystérieux qui viennent nous atteindre,

    Comme ils sont accablant ces implacables bruits!

    C'est une sourde angoisse où chacun croît étreindre,

    Spectres ensanglantés, les lourds secrets des nuits.

     

    Pour échapper, il faut la douceur de la lampe,

    Le feuillet et la plume, outils de l'écolier,

    Puis, inclinant la tête et le doigt sur la tempe

    Aussitôt recourir au travail familier.

     

    Alors, jetant sans ordre, en guirlandes pressées

    Rêves et souvenir dans un effort mental,

    Les fils longs et ténus d'un lacis de pensées

    Tressent l'or d'un beau vers, arpégé de cristal.

     

    Nocturne

     

    Hermine Vénot-Focké

    A Charlotte Serre, Affectueusement.

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