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Renommée
Le poète jamais ne meurt entièrement :
Quand il est endormit dans la tombe de pierre
Il semble pour toujours privé de mouvement,
Mais, si prenant la voix d'une jeune écolière
Un de ses vers s'envole et va frapper un cœur,
Son esprit est présent, sensible à sa pensée.
S'il vécu misérable, il est soudain vainqueur:
Il est sortit vivant de sa tombe glacée.
Comme on ne le craint plus, on vante son talent,
On fouille les greniers pour retrouver ses lettres,
On se dit son ami sincère et vigilant,
On le classe bien vite au rang des plus grands maîtres.
Dans les cercles humains où l'on cultive l'art
Le poète des mots n'est pas le seul poète,
Et tous, celui des sons, tel le divin Mozart,
Ou celui de l'image, ami de la grisette.
Si leur œuvre est valable, un jour, sont reconnus.
Alors, en y rêvant, ils traînent leur misère,
Parfois seuls, sans amour, mais ils sont soutenus
Par l'aigle de l'espoir qui les tient dans ses serres.
Hermine Vénot-Focké
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Gestation du poème
Instant prodigieux où l'idéal est maître
Et ne tolère pas d'attendre au lendemain,
Il nous veut sans tarder, le crayon à la main,
attentif au secret qu'il ne fait que promettre.
Et c'est bonheur que l'on va se soumettre
Dans un état second, hors du problème humain,
Car, dès le front baissé sur le blanc parchemin
Le ferment créateur dans le cerveau pénètre.
Il faudra lui souffler l'âpre accent né du mal,
Ou le charme enivrant d'un paradis brumal.
Revanche magnifique où l'âme prisonnière
Plonge au profond de l'être et ramène vainqueur
Le vers tant désiré, flamboyant de lumière
et paré des vertus qui lui viennent du cœur.
Hermine Vénot-Focké
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