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Quand mon corps sera cendre au fond du tombeau froid
J'apprendrais comme un mort est oublié bien vite.
«Jean-Michel Renaitour (dans l'au-delà)
A Jean-Michel Renaitour, au poète, à l'ami.»
Destinée,
Chaque poète est né nanti d'une blessure
Que le mal fait saigner au même endroit du cœur.
Il ne veut pas guérir de cette meurtrissure,
C'est elle qui provoque un art qu'il sait vainqueur.
CA r il possède en lui l'inextinguible flamme
Qui brûle intensément comme un brasier d'amour
Et jaillit en bouquet du profond de son âme
Cristallisant sa phrase au creuset de son four.
Il reste prisonnier de sa noble hantise,
Mais goûte le bonheur quand il prend son crayon.
Vouloir se dépasser est une convoitise
Qui sans cesse le pousse avec son aiguillon.
C'est la dualité devant la page blanche
D'un esprit inspiré qui sent auprès de lui
La muse qui le guide et tendrement se penche,
Lui donne sa puissance et son extrême appui.
Dans la vibration magique de l'idée
Le poète insensé cherche à joindre le ciel,
Il sent l'aile du songe à son être accordée
Embellissant sa vie en lui masquant le fiel.
Hermine Vénot-Focké
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L'escarcelle de la poétesse
Éclats de diamants, impalpable fortune,
Parcelle de soleil ou bien gouttes de lune,
Sur la route luisante où les chemins poudreux,
Les fragments de mica brillent de tous leurs feux.
Quand le couchant, vaincu, vers le néant recule,
A l'heure enchanteresse où naît le crépuscule
S'allument un à un tous les feux de la nuit,
Brillants joyaux du ciel sur la route qui luit.
Cette pure splendeur éblouit, émerveille,
Et seul sur son balcon, lorsque chacun sommeille,
La poètes' rêveurs' vogue à travers l'éther,
Ne sachant plus y voir le ciel, ou bien la mer.
Sont-ce ces pépites d'or ou paillettes d'argent?
Chimériques trésors du poète indigent
Qu'il glisse dans son cœur, précieuse escarcelle,
Heureuse d'un ciel si pur et d'une nuit si belle.
Elle ne possède rien... hormis ses pauvres vers...
Vous êtes dans l'erreur : elle a tout l'univers!
Hermine-Vénot-Focké
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